Dimanche après-midi, un groupe de ‘’militants’’ réunis autour du ‘’Réseau tunisien de lutte contre la normalisation avec Israël, a organisé un nouveau sit-in devant l’ambassade des Etats-Unis d’Amérique à Tunis.
Officiellement motivée par une opposition au soutien américain à Israël dans la guerre contre Gaza, la mobilisation semble surtout servir de tribune à un discours anti-occidental bien rodé, mêlant nationalisme exacerbé, rejet de la coopération internationale et glorification de causes symboliques.
Selon le coordinateur de l’action, Ghassen Besbes, cette protestation devrait se prolonger jusqu’à dimanche prochain. Elle prétend défendre la « souveraineté nationale » face à un supposé projet d’ingérence américaine, en référence à une proposition de loi du Congrès américain appelant à un retour à la démocratie en Tunisie. Une initiative perçue par ces groupes comme une atteinte à l’indépendance du pays, alors même qu’elle s’inscrit dans une inquiétude internationale croissante sur l’érosion des libertés sous le régime actuel du président Kaïs Saïed.
Les revendications exprimées par le groupe s’inscrivent dans une logique de rupture totale avec les Etats-Unis : criminalisation de toute forme de normalisation avec Israël, rupture de la coopération sécuritaire et militaire avec Washington, et suspension pure et simple des relations bilatérales.
Le sit-in se veut également un acte de soutien à la flottille maghrébine «Soumoud», censée quitter la Tunisie le 10 septembre pour soi-disant tenter de briser le blocus de Gaza. Une opération plus symbolique qu’efficace, reprise d’initiatives similaires par le passé, souvent avortées ou interceptées, sans impact réel sur le terrain.
Rassemblant des participants, principalement issus de cercles militants radicalisés, l’événement semble surtout relever d’une opération de communication, recyclant des slogans anti-américains dans un contexte géopolitique tendu.
Ce type de mobilisation, bien qu’encadré par des structures revendiquant la légitimité populaire, risque d’isoler davantage la Tunisie sur la scène diplomatique, au moment où elle aurait tout intérêt à renouer avec ses partenaires pour faire face à une crise économique profonde et à une perte progressive de crédibilité sur la scène internationale.
