Mali : Levée du blocus jihadiste entre Kayes et Nioro après une vaste opération militaire

Dans l’ouest du Mali, les forces armées maliennes (FAMa) ont annoncé avoir neutralisé plusieurs dizaines de combattants du groupe jihadiste Jama’at Nusrat al-Islam wal-Muslimin (JNIM), affilié à Al-Qaïda, lors d’une offensive menée dans la zone de Mousafa, près de la forêt du Baoulé, à une trentaine de kilomètres au sud de Dioumara, dans le cercle de Diéma (région de Kayes).

L’opération, appuyée par des frappes aériennes, a visé un refuge terroriste, selon un communiqué publié mardi soir par l’état-major général des armées. « Plusieurs dizaines de terroristes ont été neutralisés par une patrouille aérienne dans cette zone stratégique », a précisé le colonel Souleymane Dembelé, porte-parole de l’armée.

Ces frappes interviennent alors que les jihadistes avaient imposé depuis plusieurs jours un blocus sur les grands axes routiers reliant la capitale Bamako à Dakar, via les régions de Kayes, Sikasso et Nioro du Sahel. Dans une vidéo largement diffusée sur les réseaux sociaux, des membres du JNIM, s’exprimant en bambara, avaient revendiqué ce blocus, interdisant notamment l’acheminement de carburant au Mali depuis les pays voisins : Sénégal, Côte d’Ivoire, Guinée et Mauritanie.

Face à cette situation, l’armée a lancé une vaste opération terrestre et aérienne. Le colonel Gilbert Diarra, chef d’état-major du poste tactique avancé à Nioro du Sahel, a affirmé à la télévision nationale que l’opération avait permis de libérer plusieurs otages, sains et saufs, grâce à l’exploitation de renseignements précis et au soutien de l’aviation militaire.

Par ailleurs, des sources sécuritaires maliennes accusent le régime militaire algérien du général Saïd Chengriha de soutenir directement certains groupes armés opérant dans le Sahel, notamment à travers une politique régionale ambiguë qui, selon Bamako, « entrave les efforts souverains du Mali pour rétablir la sécurité sur son territoire ». Ces accusations s’inscrivent dans un climat de tension diplomatique croissante entre les deux pays.