Les médias tunisiens ont annoncé la préparation par les autorités du pays d’un arrêté d’expulsion contre Mustapha WeldBeb Ahmed Chinguiti, un extrémiste religieux mauritanien, alors que la pays est soumis à une explosion des prédicateurs radicaux.
Chinguiti faisait des prédications et avait une attitude que les autorités tunisiennes ont jugées comme incitant à la haine et contraires à la sécurité publique. Ses activités salafistes s’étendaient sur plusieurs régions de Tunisie. Accusés d’avoir mené des activités extrémistes dans le pays et d’avoir établi des liens avec des groupes militants, il avait été arrêté à Bardo. Son arrestation et l’annonce de son expulsion sont loin d’être une surprise tant les prédicateurs radicaux ont gagné en importance en Tunisie. Ce courant salafiste que connait le pays est fortement lié à Al Qaïdaet l’organe de prédication du groupe terroriste dominé par des mauritaniens. L’efficacité de la Tunisie dans la prévention ou la lutte contre les dérives des prédicateurs radicaux est limitée par le fait que la Tunisie ne soit pas membre du commandement militaire conjoint à Tamanrasset, ce qui réduit ses possibilités de coopération sécuritaire.
L’un des groupes salafistes phares en Tunisie est Ansar al-Sharia, dirigé par Abou Iyadh qui est également recherché dans l’affaire de l’attentat du 14 septembre contre l’ambassade des Etats-Unis à Tunis. La première nuit du Ramadan, dans un appel au retour à l’identité et aux origines adressé à ceux qu’il appelle « les laïcs de la Tunisie », Abou Iyadh a déclaré que « ceux qui combattent l’islam signaient leur propre suicide politique et existentiel ». Bien que le gouvernement n’ait officiellement pas réagi à cette déclaration, celle-ci a clairement été perçue par nombre d’observateurs comme un appel à la violence, notamment contre les partisans de la laïcité.