Hier jeudi, à l’occasion d’une conférence de presse tenue à Ljubljana,en Slovénie, en marge d’un sommet des pays des Balkans occidentaux, le président François Hollande a déclaré avoir eu la confirmation d’éléments prouvant que les quatre otages enlevés au Niger par AQMI sont vivants. Ces éléments avaient été annoncés pour la première voici quelques semaines par le président nigérien Mahmadou Issoufou.
François Hollande est resté très discret sur la nature de ces éléments, mais sa déclaration confirme les constatations des services secrets français. Ces derniers sont convaincus que les otages ont été transférés du Niger vers la Libye. Ils ont même interprété l’attentat contre l’ambassade de France à Tripoli en avril dernier, qui avait blessé deux gendarmes, comme un appel à la négociation. L’exécution de cet attentat, la voiture piégée ayant explosé à 7 heures alors que les bureaux étaient vides, pour en effet leur donner raison. Malgré les opérations militaires de la France contre les islamistes au Mali, des négociations officieuses ne sont pas à exclure, malgré le refus officiel de la France de négocier avec les terroristes. Une source anonyme au sein des services secrets avait affirmé que c’est bien le paiement d’une rançon en avril dernier par le gouvernement français qui avait permis la libération d’une famille française enlevée au Cameroun en décembre par un groupe islamique proche de la secte fanatique BokoHaram.
La déclaration du président français a été accueillie avec satisfaction par le comité de soutien aux otages. Thierry Dol, Daniel Larribe Pierre Legrand et Marc Féret ont été enlevés par AQMI le 16 septembre 2010 sur un site d’extraction d’uranium à Arlit exploité par Areva. Mais si les déductions des services français s’avèrent fondés, les négociations tant souhaitées par les familles des otages risquent d’être laborieuses au vu de la situation sécuritaire en Libye.