Huit personnes ont été tuées et sept autres blessées mardi dans une frappe de drone qui a visé une maternité à el-Facher, principale ville de la région du Darfour au Soudan, selon une source médicale locale. L’attaque, imputée aux Forces de soutien rapide (FSR), a également causé d’importants dégâts matériels à l’hôpital, l’un des derniers encore fonctionnels dans cette ville assiégée.
Depuis mai 2024, el-Facher subit une pression croissante des FSR, en guerre contre l’armée soudanaise depuis avril 2023. Ces dernières semaines, les paramilitaires ont intensifié les attaques, notamment par drones et tirs d’artillerie, dans le but de prendre le contrôle total de la ville, dernier bastion échappant encore à leur emprise au Darfour.
Selon l’ONU, plus d’un million de personnes ont fui el-Facher depuis le début du conflit, soit 10 % de tous les déplacés du pays. La population restante, estimée à 400 000 civils, vit désormais dans des conditions extrêmes. La majorité des cuisines communautaires ont fermé, la nourriture y compris celle destinée aux animaux se fait rare et hors de prix.
Les soins médicaux sont presque inaccessibles : 80 % des foyers ayant besoin d’aide sanitaire n’y ont pas accès. Les rares équipes médicales encore présentes manquent de matériel et improvisent avec les moyens du bord, allant jusqu’à utiliser des moustiquaires en guise de gaze.
Dans ce contexte humanitaire critique, le Haut-commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, Volker Türk, a réitéré la nécessité d’un « passage sûr » pour permettre aux civils de quitter la ville volontairement. Il a également demandé un accès humanitaire immédiat et sans entrave.
Après plus d’un an de siège, el-Facher, autrefois la plus grande ville du Darfour, est aujourd’hui à bout de souffle, marquant un nouvel épisode tragique dans une guerre qui a déjà fait des dizaines de milliers de morts et provoqué ce que l’ONU qualifie de pire crise humanitaire au monde.
