Burkina Faso : L’ONG INSO dément les accusations d’espionnage après une vague d’arrestations

Au Burkina Faso, les tensions entre les autorités militaires et l’organisation non gouvernementale INSO ne cessent de s’intensifier. Après l’arrestation de huit membres de cette ONG spécialisée dans la sécurité humanitaire, dont plusieurs étrangers, l’organisation réfute catégoriquement les accusations portées contre elle par le pouvoir burkinabé.

Dans un communiqué publié mercredi, l’International NGO Safety Organisation (INSO), basée à La Haye, a dénoncé des « allégations infondées » d’espionnage et de trahison. L’ONG affirme que ses activités consistent exclusivement à fournir des analyses de sécurité aux acteurs humanitaires opérant dans des zones à haut risque.

Depuis fin juillet, huit de ses collaborateurs ont été arrêtés, dont le directeur, un ressortissant français, son adjointe franco-sénégalaise, un Tchèque, directeur global des programmes, ainsi qu’un Malien et quatre Burkinabè. Selon INSO, l’un d’eux, pourtant venu avec les autorisations requises pour tenter un dialogue avec les autorités, a également été interpellé.

Le 31 juillet, le gouvernement de transition avait suspendu les activités de l’organisation sur le territoire. Mais, selon le ministre de la Sécurité Mahamadou Sana, INSO aurait continué, malgré l’interdiction, à organiser des réunions et à collecter des données sensibles. Il l’a accusée mardi d’avoir transmis des informations à des puissances étrangères, mettant en cause la sécurité nationale.

INSO s’inscrit en faux contre ces déclarations. « Associer notre travail humanitaire à des activités de renseignement ne fait qu’accroître les risques auxquels sont confrontés les travailleurs humanitaires », alerte l’organisation, qui affirme avoir coopéré avec les autorités burkinabè durant l’enquête.