Ethiopie : Plus de 20 civils tués lors d’une attaque armée en Oromia

Plus de 20 civils ont perdu la vie dimanche lors d’une attaque menée par des hommes armés dans la région d’Oromia, au centre de l’Ethiopie, en proie à des violences récurrentes depuis plusieurs années. L’attaque a eu lieu dans le district de Nono, à environ 110 kilomètres au sud-ouest d’Addis-Abeba, et a fait au moins 25 victimes, dont des femmes et des enfants, ont confirmé mercredi à l’AFP deux responsables locaux sous couvert d’anonymat, par crainte de représailles.

L’Oromia, la région la plus peuplée d’Ethiopie avec ses plus de 40 millions d’habitants, est le théâtre de tensions et de combats entre les forces fédérales et plusieurs groupes armés, dont l’Armée de libération oromo (OLA), désignée « organisation terroriste » par le gouvernement d’Addis-Abeba. Les milices Fano, issus de l’ethnie Amhara, sont également actives dans cette zone, menant régulièrement des attaques contre les civils.

Dimanche, ce sont les Fano qui ont mené l’assaut. Armés d’épées et d’armes à feu, ils ont attaqué des civils sans distinction. Parmi les victimes, 4 personnes sont décédées à l’hôpital des suites de leurs blessures. Selon un autre responsable local, le bilan pourrait s’élever à 22 victimes, bien que les détails restent flous.

« Les milices Fano profitent des moments opportuns pour s’attaquer aux civils et piller les villages. La situation s’est détériorée au fil des années », a expliqué Temesgen Kasa, responsable de la sécurité dans la région voisine du Centre, d’où les assaillants seraient partis.

Depuis 2018, la violence dans la région d’Oromia ne cesse de s’intensifier. En juillet dernier, le Comité international de la Croix-Rouge avait qualifié les conséquences du conflit de « dévastatrices », notamment pour les populations des zones les plus reculées. Cependant, l’accès à l’information reste limité, les autorités éthiopiennes étant réticentes à communiquer sur l’ampleur de la crise, et les groupes armés entravant les déplacements dans la région.

Malgré son importance, Oromia, qui couvre près d’un tiers du territoire éthiopien, peine à attirer l’attention internationale. « Les civils continuent de souffrir des violences, mais les médias n’en parlent pas. Les victimes sont souvent ignorées, et l’aide humanitaire reste insuffisante », regrettait le CICR dans un récent communiqué.