En proclamant hier mercredi les résultats définitifs du premier tour de la présidentielle du 28 juillet, la Cour constitutionnelle du Mali a confirmé la tenue d’un second tour dimanche entre Ibrahim Boubacar Keïta et SoumaïlaCissé.
Les deux candidats présentent des visages différents. L’ancien ministre des Finances Soumaïla Cissé se présente en technicien expérimenté et promet une réforme du système éducatif, des changements dans l’armée et la création de 500 000 emplois. Ibrahim Boubacar Keïta, lui, joue la fibre nationaliste en promettant de rétablir la dignité bafouée du Mali. IBK part largement favori pour ce second tour. La Cour constitutionnel lui a donné 39.7% des voix au premier tour contre 19.7% pour son adversaire. De plus, il a obtenu la bénédiction tacite de l’armée en quittant rapidement le FDR (Front pour la Sauvegarde de la Démocratie et de la République), la coalition crée par SoumaïlaCissé pour s’opposer aux militaires putschistes. Par ailleurs, dans la lutte pour les alliances, le camp d’IBK affirme avoir obtenu le ralliement de 22 des 25 autres candidats éliminés au premier tour. Le camp de Soumaïla Cissé compte de son côté sur une partie des près de 400 000 bulletins déclarés nuls au premier tour et sur une mobilisation des abstentionnistes, environ trois millions de personnes soit un peu moins de la moitié du corps électoral, pour remonter son handicap apparent.
Le vainqueur de ce second tour aura la lourde responsabilité de reconstruire le pays. Il pourra pour cela compter sur les près de 4 milliards de dollars promis au Mali par la communauté internationale. Mais il devra surtout parvenir à une paix durable avec les séparatistes touaregs qui menacent de reprendre les hostilités si leurs revendications d’autonomie ne sont pas prises en considération.