Le second tour de la présidentielle malienne s’est déroulée hier dimanche avec le même calme qui avait caractérisé le premier tour. Mais il a été marqué par une mobilisation nettement plus faible des maliens.
Certains chefs de bureaux de vote à Bamako ont affirmé que la participation n’avait pas atteint la moitié de celle record du premier tour. Deux raisons peuvent l’expliquer. La plus évidente, les fortes pluies du matin qui ont empêché le déplacement de bon nombre de maliens aux bureaux de vote. Mais il y a aussi et surtout les résultats du premier tour, ajouté au ralliement de la plupart des perdants du premier tour, qui ont donné le sentiment aux maliens que l’élection était joué d’avance en faveur du candidat Ibrahim Boubacar Keïta. Ce dernier est plus que jamais favori devant son adversaire Soumaïla Cissé. Les observateurs nationaux indépendants et internationaux ont constaté le bon déroulement de l’élection. Dans le nord du pays également, occupé il y a encore peu par des islamistes, et malgré les tensions, le vote s’est déroulé dans le calme.
L’un des principaux terrains sur lequel est attendu le futur président, à savoir la réconciliation avec les Touaregs, présente ses premières difficultés.Kidal semble avoir reproduit une faible participation qui ne devrait pas être significativement différente des 12% du premier tour. Le drapeau rouge, jaune, noir et vert de l’Azawad est présent sur de nombreux bâtiments de la ville. Les Touaregs du Nord, particulièrement à Kidal, ne jurent que par leur autonomie et ne croient pas que l’élection d’un nouveau président puisse apporter une paix durable au pays. Et ce, malgré la promesse du favori IBK de rétablir l’ordre au Mali et d’ouvrir rapidement des pourparlers de paix s’il est élu.