Soudan : Massacres à el-Facher, l’UE exige la fin des exactions et l’impunité

L’Union européenne a exprimé sa « grave préoccupation » face à l’escalade des violences dans la ville d’el-Facher, située dans l’ouest du Soudan, en appelant toutes les parties en conflit à désamorcer la situation. Selon un porte-parole de la Commission européenne, Anouar El Anouni, l’UE suit de près les événements et s’engage à documenter toutes les violations du droit international humanitaire et des droits de l’homme. « Il ne peut pas y avoir d’impunité », a-t-il ajouté, alors que des rapports de terrain font état de crimes de guerre.

Depuis dimanche, les forces alliées de l’armée soudanaise accusent les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) d’avoir exécuté plus de 2 000 civils non armés à el-Facher, capitale régionale du Darfour-Nord. Parmi les victimes, beaucoup étaient des femmes, des enfants et des personnes âgées. Ce massacre survient après plusieurs mois de combats acharnés entre l’armée soudanaise et les FSR, qui se sont intensifiés depuis le début de la guerre en avril 2023.

Le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, Volker Türk, a averti sur le risque croissant d’atrocités ethniques dans la région, rappelant les tragiques événements du Darfour au début des années 2000, où les milices arabes Janjawid, aujourd’hui liées aux FSR, avaient commis des massacres. Son bureau a reçu des informations faisant état d’exécutions sommaires, corroborées par des observateurs indépendants.

Une étude du Humanitarian Research Lab de l’Université de Yale, basée sur des vidéos et des images satellites, a confirmé les exécutions massives après la prise d’el-Facher par les FSR. Ce rapport met en lumière l’ampleur des violences, avec des témoignages de meurtres en série dans la ville.

Face à cette situation dramatique, Anwar Gargash, conseiller présidentiel émirati, a souligné que la chute d’el-Facher marquait un tournant et appelait à une solution politique pour mettre fin au conflit. Il a soutenu les propositions du groupe « Quad », composé des Etats-Unis, de l’Arabie saoudite, de l’Egypte et des Emirats, visant à former un gouvernement civil de transition, excluant les FSR et le gouvernement pro-armée actuel.