L’Afrique du Sud annonce un renouveau ambitieux de son programme nucléaire. Lors d’une conférence à Pretoria, le ministre de l’Energie, Kgosientsho Ramokgopa, a confirmé la relance de projets nucléaires longtemps stagnants, soulignant l’importance de reconstruire l’expertise nationale et de se positionner sur les marchés émergents du combustible nucléaire. Cette initiative vise à revitaliser les centres de recherche clés et à former une nouvelle génération de scientifiques.
Le gouvernement, sous l’égide de la South African Nuclear Energy Corporation (NECSA), s’engage à rouvrir des installations de recherche et développement cruciales, notamment un laboratoire de quantification du combustible et des sites d’essais à l’hélium. Cette relance positionnera l’Afrique du Sud comme un acteur majeur dans le domaine du développement du combustible nucléaire.
Ramokgopa a également mentionné la Chine, leader mondial dans l’approvisionnement en combustible nucléaire. Alors que la demande intérieure chinoise augmente avec le lancement de nouveaux réacteurs, le ministre a affirmé que l’Afrique du Sud comptait bien se faire une place sur ce marché en forte croissance, notamment avec les petits réacteurs modulaires (PRM). « Nous deviendrons un acteur incontournable », a-t-il précisé.
Une attention particulière est portée sur le réacteur modulaire à lit de boulets (PBMR), un projet clé qui avait été mis en pause pendant plusieurs années. Le pays a perdu environ 16 ans de développement, mais le ministre estime que ce retard peut être rattrapé grâce à des partenariats internationaux et à la collaboration avec des acteurs existants. Parallèlement, NECSA continue de travailler sur un réacteur de recherche polyvalent, qui devrait renforcer les capacités en recherche scientifique, notamment dans les domaines médicaux comme l’oncologie.
L’Afrique du Sud a alloué environ 70 millions de dollars pour soutenir ces initiatives et prévoit de développer la production d’énergie nucléaire à hauteur de 5,2 GW. Actuellement, le pays abrite la seule centrale nucléaire de tout le continent, Koeberg, et ambitionne désormais de renforcer son rôle sur la scène internationale du nucléaire.
