Hier mardi, en conférence de presse, le Premier ministre tunisien Ali Larayedh, issu du parti islamiste Ennahda, a annoncé le classement du mouvement djihadiste Ansar Ashariaa (Partisans de la loi islamique en Arabe), fondé peu après le révolution de 2011, comme organisation terroriste.
Le Premier ministre tunisien a évoqué des preuves, sans les détailler, de liens entre Al-Qaïda et Ansar Ashariaa. Le mouvement est également accusé d’être responsable d’actes terroristes, tels que des assassinats d’opposants et des attaques contre les forces de police et de l’armée nationale, qui déstabilisent le pays depuis la révolution de janvier 2011. Le groupe est aussi accusé d’être derrière la cellule armée que les forces tunisiennes pourchassent depuis décembre au mont Chaambi, à la frontière avec l’Algérie. C’est un cap que vient de franchir le gouvernement acculé par la pression de l’opposition et d’une grande partie de la société civile. Le mouvement Ansar Ashariaa était sur la sellette depuis longtemps. Son chef Abou Iyadh, un vétéran d’Al-Qaïda en Afghanistan, est accusé d’avoir organisé l’attaque en septembre 2012 de l’ambassade des Etats-Unis à Tunis. Mais si les autorités reconnaissaient que des membres du mouvement djihadistes pouvaient avoir participé à des crimes, elles se refusaient à s’en prendre directement à l’organisation. Mais les critiques ont fini par avoir raison de la détermination du gouvernement dont la capacité de contenir l’essor des groupes djihadistes est souvent remise en question.
En affirmant son autorité face au mouvement djhadiste, qui revendique environ 40 000 partisans dans le pays, le gouvernement espère mettre un terme à la crise politique actuelle provoquée par l’assassinat de l’opposant politique Mohamed Brahmi le 25 juillet dernier, un assassinat que le Premier ministre attribue aussi à Ansar Ashariaa.