Kabylie : Le président Ferhat Mehenni a-t-il refusé la proposition du général Saïd Chengriha sur l’indépendance ?

Les Etats-Unis ont clairement pris ses distances avec la décision du gouvernement algérien de classer le Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK) parmi les organisations terroristes.

Pour les autorités américaines, le mouvement kabyle, engagé depuis des années dans une démarche non violente pour l’indépendance de cette région du nord de l’Algérie, ne répond pas aux critères d’une telle désignation.

Cette quête d’autodétermination ou d’indépendance, menée sur un mode pacifique, a trouvé un écho au-delà des frontières algériennes.

Des groupes parlementaires et associations basés aux Etats-Unis, au Canada, au Royaume-Uni, en France, en Israël ou encore en Afrique, ont exprimé leur solidarité avec le MAK, et plus largement avec les revendications identitaires portées par le Hirak.

Des informations concordantes font état d’une tentative d’approche de Ferhat Mehenni initiée par le chef d’état-major de l’armée algérien le général Saïd Chengriha.

Selon de sources fiables algériennes, il aurait, ces dernières semaines, cherché à établir un contact avec Ferhat Mehenni, figure du mouvement et exilé en France, afin de l’inciter à revenir en Algérie et à se présenter à la prochaine élection présidentielle. Le pouvoir lui proposerait, dans ce scénario, de reconnaître le MAK comme formation politique légale.

L’objectif de cette démarche serait de contenir l’annonce prévue de la proclamation d’indépendance le 14 décembre par le président du MAK, une initiative qui inquiète Alger en raison de son potentiel de mobilisation en Kabylie.

Les garanties promises à Mehenni ne se limiteraient pas à une simple invitation au dialogue. Elles incluraient, selon ces mêmes sources, des assurances de protection personnelle, la tenue d’une campagne électorale placée sous observation internationale, ainsi qu’une forme d’immunité concernant les procédures judiciaires engagées contre lui.

En échange, les autorités militaires algériennes espéreraient qu’une participation de l’opposition kabyle à la présidentielle puisse atténuer la dynamique indépendantiste, en offrant une voie institutionnelle aux revendications exprimées dans la région et surtout dans le Sud de l’Algérie.