Face au mécontentement de certains de ses soldats déployés dans le nord du Mali en rapport à leur solde, le président tchadien s’est dédouané hier jeudi en renvoyant le problème à la mission des Nations unies.
Idriss Deby s’est exprimé lors d’une conférence de presse tenue après les célébrations à Bamako pour le début du mandat du nouveau président malien Ibrahim Boubacar. Des sources militaires ont rapporté la désertion le 16 septembre dernier de leur base de la localité de Tessalit, près de la frontière algérienne, de 167 soldats tchadiens. Ils réclamaient le paiement de leurs arriérés de soldes et de meilleures conditions de vie. Jusque là, le montant des salaires en retard n’a pas été communiqué par les déserteurs qui se sont regroupés hier jeudi à proximité de Gao, la principale ville du Nord malien, dans l’attente de discussions avec leurs chefs. Pour le président tchadien, le passage du contingent tchadien au Mali sous les ordres de la Minusma le 1er juillet dernier renvoie la responsabilité du problème au Nations unie malgré le fait que certains déserteurs affirment ne pas avoir été payés depuis leur déploiement. Le désaccord entre N’Djamena et la Minusma vient principalement du fait que les Nations unies avaient demandé au Tchad 850 soldats pour le Mali alors que 1 500 militaires tchadiens sont toujours actuellement au Mali.
Les troupes tchadiennes, fortes de plus de 2 000 hommes, ont été en première ligne aux côtés des français dans les violents combats contre les djihadistes dans le massif montagneux de l’Adrar des Ifoghas, région de l’extrême nord-est du Mali difficile d’accès. La question de la rémunération des soldats tchadiens balayée, Idriss Deby a ré-annoncé la relève de ses soldats, retardée depuis le mois d’août selon lui par des questions de procédure avec la Minusma.