Le MNLA (Mouvement National de Libération de l’Azawad), le HCUA (Haut-Conseil pour l’Unité de l’Azawad) et le MAA (Mouvement Arabe de l’Azawad) ont annoncé dans un communiqué commun publié hier soir suspendre leurs négociations avec le gouvernement malien.
Les trois mouvements rebelles touaregs et arabe se retirent des structures de mise en œuvre de l’accord de Ouagadougou conclu en juin dernier qui avait instauré la trêve qui a permis l’organisation du scrutin présidentiel. Ils auraient pris cette décision depuis le 18 septembre dernier à l’occasion de la deuxième réunion du Comité de suivi et d’évaluation de l’accord. Participait également à cette réunion le CMFPR (Coordination des Mouvements et Fronts Patriotiques de Résistance) qui regroupe des milices constituées surtout de communautés noires. Les rebelles dénoncent les difficultés de mise en œuvre de l’accord de Ouagadougou et accusent Bamako de ne pas respecter ses engagements. Les négociations entre les rebelles et Bamako butent sur le statut à attribuer à la région nord que les touaregs appellent Azawad. Si les deux parties disent se soucier de la préservation de l’unité nationale et de l’intégrité territoriale du pays, les touaregs tiennent mordicus à l’autonomie de l’Azawad, ce dont le nouveau président malien Ibrahim Boubacar Keïta ne veut pas entendre parler. Dans leur communiqué commun, les trois mouvements appellent à la tenue d’une réunion extraordinaire, dans l’urgence et de toutes les parties impliquées dans l’accompagnement de l’Accord de Ouagadougou.
Les perspectives de paix durable qu’avait fait entrevoir l’accord de Ouagadougou se retrouvent fragilisées. Mais le communiqué des mouvements rebelles ne fait pas allusion à un retour à la lutte armée, leur engagement à ne pas utiliser la violence comme moyen d’expression prise lors de leur réunion du 18 septembre étant toujours d’actualité.