Des discussions entre le gouvernement et l’opposition ont démarré hier lundi en Mauritanie. Elles ont pour but de parvenir à un consensus sur l’organisation des élections législatives et locales prévues en novembre prochain.
Les négociations ont commencé par une réunion préparatoire à huis clos pour déterminer le contenu et la forme des concertations. Chaque camp a dépêché cinq représentants. La délégation gouvernementale est conduite par le ministre de la Communication et vice-président du parti au pouvoir Mohamed Yahya Ould Horma. La délégation de l’opposition, réunie au sein de la COD (Coordination de l’Opposition Démocratique) qui compte une dizaine de partis politiques, est menée par Mohamed Ould Mouloud.
Si la durée des pourparlers n’a pas été indiquée, il semblerait, au terme de la première journée, que les discussions aient pris un bon départ. Les chefs des deux délégations ont déclaré lors de la conférence de presse commune à la suspension des travaux qu’ils n’avaient constaté aucun point de discorde entre leurs positions. Pour la crédibilité du scrutin, l’opposition exige des améliorations techniques, administratives et politiques. Des exigences auxquelles la délégation gouvernementale se dit disposée à satisfaire si elles ne se révèlent pas exagérées dans les faits. L’opposition a l’intention de poser la question de la formation d’un nouveau gouvernement indépendant pour mener à bien ces élections. Mais vu la ferme opposition du pouvoir à cette proposition, elle n’en n’a pas fait un préalable aux pourparlers.
Ces discussions sont les premières entre le pouvoir et l’opposition depuis plusieurs années de tension. L’opposition mauritanienne a longtemps contesté la légitimité du pouvoir Mohamed Ould Abdel Aziz, réclamant son départ malgré le fait que l’élection présidentielle qui l’a porté au pouvoir avait été rendue possible suite à des précédents accords conclus à Dakar en 2009 entre les deux tendances.