Samedi dernier, trois officiers libyens ont été assassinés. Ces divers actes terroristes rappellent à quel point la situation dans le pays est devenue explosive avec des conséquences graves pour la région.
Près de deux ans après la mort du Colonel Kadhafi, la Libye n’arrive toujours pas à se stabiliser. Les autorités gouvernementales n’exercent pratiquement aucune autorité sur les groupes armés qui exigent une part dans les exportations de pétrole.
Pire, l’insécurité prend des proportions alarmantes. Les groupes armés se multiplient commettant des actes terroristes et du grand banditisme. L’anarchie dans le pays a contribué à la formation d’importants groupes ethniques puissamment armés. L’un d’entre eux, le groupe amazigh du Djebel Nefoussa revendique que la langue amazighe doit figurer sur le texte de la nouvelle Constitution. Il est même parvenu à bloquer le pompage d’un gazoduc dimanche dernier situé à l’ouest de la Libye.
L’absence de contrôle de l’Etat libyen sur le pays menace la région tout entière. Les armes qui constituaient l’arsenal du régime Kadhafi alimentent un vaste réseau de trafic d’armes qui profite aux groupes terroristes.
Réunis la semaine dernière à Alger, lors d’une conférence sur la sécurité en Afrique, les responsables des renseignements en provenance de 14 pays différents, ont reconnu que la lutte contre le terrorisme était loin d’être gagnée, malgré le succès de la France alliée à plusieurs pays africains dans le nord du Mali. Le CAERT (Centre Africain d’Etudes et de Recherches sur le Terrorisme), un groupe de réflexion algérien estime que les terroristes, dont ceux de Mokhtar Belmokhtar et l’AQMI, se livreraient à un vaste travail de recrutement dans le désert. La Libye leur offrirait dans ce contexte une base arrière idéale.