L’ONG Oxfam a publié vendredi un rapport intitulé « Areva au Niger : à qui profite l’uranium ? » , démontrant que le partenariat entre la compagnie française et le pays africain est nettement défavorable au second.
Oxfam appuie son constat par plusieurs chiffres et comparaisons. Une ampoule sur trois en France éclairée par l’uranium nigérien contre 90% de la population au Niger qui n’a pas accès à l’électricité. Selon l’ONU, le Niger, quatrième producteur mondial d’uranium, est classé dernier Etat au monde en terme d’indice de développement humain. Citant une étude de l’ONG néerlandaise Somo, Oxfam estime qu’entre 1971 et 2010 Areva et les autres compagnies françaises qui l’ont précédé ont extrait 114 146 tonnes d’uranium du Niger. La valeur de cette exploitation est estimée à environ 5 milliards de dollars US et l’Etat nigérien n’en aurait touché que 13%, soit un peu plus de 600 millions de dollars US.
Areva tire avantage de son partenariat grâce aux importantes exonérations, en droits de douane, de TVA et de taxes sur les carburants, dont il bénéficie. Cette compagnie française se défend en affirmant que le développement économique d’un pays ne peut être tributaire de la seule exploitation deux mines d’uranium. La compagnie Areva continue à affirmer que depuis qu’elle est présente dans le pays, la répartition des revenus directs de son activité a été de 85% pour l’Etat nigérien, 13% pour elle-même et 2% pour les partenaires directs étrangers.
Areva, dont l’Etat français est actionnaire à plus de 80%, et Niamey ont entamé d’âpres négociations pour la renégociation du contrat d’exploitation de l’uranium nigérien qui arrive à terme à la fin de l’année. L’importance de ce contrat est de taille puisqu’Areva extrait près de 40% de son uranium au Niger.