Le second tour des élections législatives qui devait sceller la transition démocratique au Mali s’est déroulé dimanche. A l’instar du premier tour, il s’est fait remarquer par une faible participation.
Les quelque 3 300 observateurs indépendants déployés dans le pays par le POCE (Pôle d’Observation Citoyenne Electorale), tout comme les nombreux journalistes internationaux, n’ont pu que constater la faible affluence.
La tendance du premier tour des législatives, 38.6% de taux de participation contre 48.9% pour la présidentielle, semble se confirmer dans les différents bureaux de vote, y compris ceux de Bamako, ouverts de 8 heures à 18 heures, heure locale. Les plus importantes mobilisations ont été constatées dans les circonscriptions de Gao et d’Ansongo dans le Nord du pays. Aucun incident n’a été signalé, ni par le POCE, ni par la mission d’observation de l’Union européenne.
Mais les craintes d’attentat, qui peuvent en partie expliquer la faible mobilisation, étaient fortes. Le scrutin s’est en effet déroulé au lendemain d’un attentat suicide à Kidal. Un véhicule bourré d’explosifs a foncé sur la BMS (Banque Malienne de Solidarité) gardée par des soldats maliens et des forces de la Minusma, la force des Nations unies au Mali. Deux soldats sénégalais ont été tués, et au moins sept Casques bleus et plusieurs soldats maliens, dont certains grièvement, ont été blessés.
Les résultats provisoires sont attendus d’ici vendredi, mais selon les premières estimations, le RPM (Rassemblement pour le Mali), le parti du président Ibrahim Boubacar Keïta, devrait l’emporter. Le président élu convainc de moins en moins sa population, en particulier celle du sud du pays, en raison de ses ouvertures en direction des Touaregs. Le comportement des nouveaux dirigeants est un des facteurs, selon les observateurs, du désintéressement de la population malienne au processus démocratique.