La situation est devenue confuse au Niger où, faute de compromis à l’échéance du 31 décembre 2013, Areva a décidé de stopper la production minière. Cela n’a toutefois pas empêché les salariés de se rendre jeudi à leurs postes de travail.
La direction d’Areva évoque un vide juridique pour justifier cette situation. Les représentants syndicaux nigériens ont été informés de l’arrêt de la production par les responsables de la Cominac et de la Somaïr, deux sociétés dont l’actionnaire principal est le géant français. Mais jeudi, les travailleurs étaient appelés à rejoindre leurs postes. La décision d’Areva va à contre-sens d’une précédente déclaration d’un porte-parole du groupe qui assurait que le 31 décembre n’était pas une date butoir.
Malgré tout, les négociations se poursuivent et, selon Radio France International, le ministre nigérien des Mines et les responsables de la Cominac et de la Somaïr auraient eu des entretiens, jeudi dans la matinée. Le bras de fer se poursuit , et l’arrêt des installations par Areva étant perçu côté nigérien uniquement comme un moyen supplémentaire de pression.
L’Etat nigérien dispose également d’atouts pour faire pression sur le groupe nucléaire français, en particulier la concurrence.
Ce dossier est suivi de près par la Chine qui héberge à elle seule 28 des 68 réacteurs atomiques en construction dans le monde. Les négociations entre Areva et l’Etat nigérien cristallisent les tensions dans le pays. Avant-hier encore, l’Organisation Non Gouvernementale nigérienne « Observatoire du nucléaire », a renouvelé ses accusations de corruption contre le groupe français. A l’issue des négociations, le Niger espère relever le niveau de la part de l’exploitation de l’uranium dans le budget national de 5% actuellement à 20%. Les revenus tirés de l’uranium ne représentent que 5% des recettes budgétaires et 5.8% du PIB.