La Misca, la force africaine en Centrafrique, a rapporté via un communiqué publié mardi dernier un accrochage qui a opposé ses soldats à certains miliciens anti-balaka. L’incident s’est produit dimanche dans le village de Cantonnier, à la frontière avec le Cameroun, dans l’ouest du pays.
Alors qu’ils escortaient un convoi de civils, les militaires de la Misca ont refusé de se soumettre à un point de contrôle tenu par les miliciens. Selon la force africaine, les anti-balaka, munis d’armes à feu, ont attaqué les militaires qui escortaient le convoi pendant que d’autres tentaient de monter à bord pour commettre des exactions. Les militaires africains n’auraient eu alors d’autre choix que de riposter en position de légitime défense. L’accrochage a fait 11 morts parmi les miliciens anti-balaka et une douzaine de civils légèrement blessés. Cet épisode montre à quel point la situation reste au bord de l’explosion en Centrafrique, particulièrement en province où les forces étrangères sont moins présentes que dans la capitale Bangui.
Florent Geel, directeur de la Fédération internationale des droits de l’homme en mission a fait état de trois attaques menées depuis le 13 février contre Bang à l’ouest du pays. Elles ont été imputées, par des sources locales, à des anciens rebelles Séléka et leur bilan s’est élevé à, au moins 22 morts.
Bien au-delà de leur objectif initial qui consistait à la défense de la population chrétienne contre les exactions des rebelles Séléka, les milices anti-balaka ont dérivé dans des actions de représailles contre les civils musumans qu’ils accusent de complicité avec l’ancienne rébellion. Les forces africaines et françaises ont durci le ton contre les miliciens et le groupe armé nigérian Boko Haram leur a déclaré la semaine dernière, la guerre pour « venger les musulmans massacrés en Centrafrique ».