Les services de renseignement occidentaux accordent une attention toute particulière aux vastes territoires désertiques du Mali, de l’Algérie et de la Libye pour tout ce qui a trait aux activistes djihadistes et aux différents trafics dans la région. Les chefs djihadistes, loin d’être vaincus, attendent que les troupes étrangères cèdent les commandes à des gouvernements locaux plus fragiles et plus accommodants pour reprendre en force leurs opérations.
Plusieurs « émirs » ont conservé leur influence. En tête de liste Mokhtar Belmokhtar, le commanditaire de l’opération d’In Amenas en janvier 2013, toujours en fuite. Très mobiles, les groupes djihadistes sont éparpillés sur de grandes étendues, ce qui complique la coopération régionale sur la lutte antiterroriste.
Au Mali, de nombreux chefs djihadistes sont revenus chez eux, dans l’Adrar, et vivent au sein de leurs familles. Le sud de la Libye, d’où sont venus, sans être repérés, les terroristes auteurs de la prise d’otages d’In Amenas et qui échappent à l’autorité de Tripoli, attirent les attentions.Les combattants armés s’en servent comme terrain de base arrière et de ravitaillement.Les rapprochements entre AQMI et d’autres groupes islamistes radicaux apparus à la suite des révolutions du Printemps arabe à l’instar d’Ansar Al-Charia, dont certains combattants se sont installés à l’ouest de la Libye, inquiètent de plus en plus.
L’opération Serval s’est fixé comme objectif d’empêcher la réimplantation durable des groupes djihadistes. Dernier succès en date, ses militaires sont parvenus dans la nuit du 4 au 5 mars dans la vallée d’Amettetaï, au cœur des Ifoghas, à tuer une dizaine de combattants équipés de lance-roquettes. Ils n’arrivent cependant pas à empêcher des actions terroristes ponctuelles. Le 20 janvier dernier, à quelques encablures de la frontière libyenne, un groupe armé a attaqué la base de l’entreprise Enageo, filiale de prospection en hydrocarbures du géant algérien Sonatrach, emportant un 4 X 4 et des équipements.