Abbas Abdullahi Michika, un député d’Etat, a annoncé jeudi la mort d’au moins 69 personnes dans des attaques dans quatre villages du nord-ouest du Nigéria. Les violences ont commencé mardi soir et leur bilan pourrait bien s’alourdir davantage.
Dans le détail, 47 personnes auraient été tuées dans le village de Mararrabar Maigora ; sept dans le village de Kura Mota ; sept à Unguwar Rimi et huit autres à Maigora. Les assaillants armés montés sur des motos s’en sont pris aussi bien aux hommes qu’aux femmes et aux enfants.
Le commissaire de police de l’Etat de Katsina Hurdi Mohammed, qui a pour sa part avancé un bilan plus modeste de 30 morts, a attribué ces attaques à des bergers fulani. Depuis plusieurs années, ces derniers se plaignent de la diminution des terres à leur disposition pour faire paître leur bétail. Ces derniers mois, plus particulièrement dans l’Etat de Katsina dans le nord-ouest du pays où les musulmans sont majoritaires, la tension entre les bergers fulanis musulmans et des fermiers d’ethnie haoussa de confession chrétienne, a atteint des proportions inquiétantes. Ce n’est pas la première fois que les bergers fulanis sont accusés de telles violences. Ils sont régulièrement visés par des habitants, de vols avec violence. Au début de ce mois, certains d’entre eux avaient été soupçonnés d’être responsables de l’assassinat de trois personnes.
Les autorités locales insistent pour dissocier ces violences d’avec celles liées à l’insurrection du groupe islamiste Boko Haram qui a fait plus de 500 morts depuis le début de l’année dans le nord-est du pays.
Avec environ 170 millions d’habitants répartis en 250 communautés ethniques, les conflits interreligieux sont l’un des principaux fléaux qui touchent, ces dernières décennies, le Nigéria.