Le Nigéria est à nouveau endeuillé par un double attentat à la bombe qui a fait au moins 118 morts dans la ville de Jos, au centre du pays. Mardi, vers 15 heures locales, un camion piégé a explosé au marché de New Abuja, un lieu très fréquenté. Une vingtaine de minutes plus tard, une autre explosion, due à un minibus piégé, a eu lieu au même endroit, alors que des membres de secours s’activaient déjà après le premier attentat.
Dans la foulée, les policiers avaient fait état de 46 morts et 45 blessées, mais le bilan s’est très vite alourdi. Mohamed Abdulsalam, coordinateur de l’Agence nationale de gestion des crises, a indiqué 118 morts, un bilan, sans doute provisoire, car les explosions ont laissé beaucoup de décombres sous lesquels d’autres cadavres pourraient être découverts. Le porte-parole du gouverneur de l’Etat du Plateau dont Jos est la capitale, a déclaré que « la majorité des victimes sont des femmes. Les corps ont été acheminés vers les morgues et les malades emmenés dans deux hôpitaux de la zone ».
Bien que le double attentat de ce mardi n’ait pas encore été revendiqué, les forfaits multipliés ces dernières semaines par la secte islamiste Boko Haram ne sont pas de nature à rassurer les Nigériens sur leur sécurité. Les attaques de cette secte islamiste sont devenues quasi systématiques et de plus en plus meurtrières.
Le président nigérian Goodluck Jonathan avait demandé au parlement de voter la prolongation de l’état d’urgence déjà en vigueur dans les États de Yobe, Adamawa et Borno, où les 200 jeunes lycéennes ont été enlevées. Récemment, les Etats-Unis, la France et Israël ont décidé d’apporter leur aide au Nigéria, alors que le pays a officiellement demandé à l’ONU de classer Boko Haram comme une « organisation terroriste ».