Le ministre malien des Affaires étrangères Abdoulaye Diop a exprimé mardi, lors d’une intervention par vidéoconférence devant le Conseil de sécurité des Nations Unies, le souhait de son pays de la mise sur pied d’une commission d’enquête internationale ,suite à l’attaque menée samedi dernier par des rebelles touaregs à Kidal.
Cette attaque a coûté la vie à huit soldats maliens ainsi qu’à huit civils dont six fonctionnaires soit un bilan total de 36 morts. Bien que, selon une source militaire et un témoin, l’armée malienne ait repris le contrôle de pratiquement toutes les positions stratégiques à Kidal, exception faite d’une caserne militaire et du bureau du gouverneur, Bamako souhaite aller plus loin.
Cette attaque touarègue porte un sérieux coup aux négociations, qui étaient déjà au plus mal, entre Bamako et les touaregs pour une solution politique sur le statut du nord du Mali. Les autorités maliennes affirment ne pas vouloir que le pays retombe dans la violence, mais insistent malgré tout, pour que les responsables de l’attaque de samedi soient traduits devant la justice nationale et internationale. Le Mali réclame également un renforcement du mandat de la Minusma qui lui permettrait d’être plus efficace face aux menaces sur le terrain et de mieux gérer le désarmement de tous les groupes armés, en particulier le MNLA (Mouvement de Libération de l’Azawad). La priorité pour les Nations Unies reste néanmoins, la relance du processus politique et éviter l’escalade.
Le nouveau climat de tension que cette attaque a créé, a obligé la France, selon une annonce faite mardi, à reporter, officiellement de quelques semaines, le déploiement de son dispositif militaire au Sahel. Le contingent français à Kidal a été renforcé avec le déploiement d’une trentaine de soldats supplémentaires.