En visite au Soudan du Sud mardi et mercredi, une délégation du Conseil de Sécurité de l’ONU a déclaré avoir peu d’espoir quant à la cessation des hostilités dans ce pays.
La délégation onusienne était composée du Britannique Mark Lyall Grant, de l’Américaine Samantha Powers, et du Rwandais Eugène-Richard Gasana ; tous ambassadeurs de leur pays auprès des Nations Unies. Ils se sont d’abord entretenus avec le président Salva Kiir à Juba, avant de discuter avec le chef rebelle Riek Machar par liaison vidéo.
A l’issue de ces entretiens, M. Mark Lyall a indiqué que l’attitude des deux belligérants du conflit sud-soudanais laissait entrevoir peu d’espoir quant à un succès des pourparlers qui piétinent depuis de longs mois. Selon le diplomate britannique, MM. Kiir et Machar seront toujours opposés, tant qu’ils refuseront d’envisager une solution militaire à la crise.
La délégation du Conseil onusien a également menacé une nouvelle fois de sanctionner les belligérants s’ils persistent à poursuivre les combats. « Il y aura des conséquences pour ceux qui minent le processus de paix et qui ne veulent pas mettre de côté leurs intérêts personnels dans l’intérêt de la population », a déclaré M. Lyall.
Selon l’ONU, le conflit sud-soudanais, qui a éclaté à Juba le 15 décembre 2013, a déjà fait plusieurs milliers de morts, et plus d’un millions de réfugiés. La rivalité entre MM. Kiir et Machar a accentué les dissensions ethniques au sein de l’armée. Les nombreux pourparlers, tenus sous l’égide de l’IGAD (Autorité Intergouvernementale pour le Développement), n’ont jamais été concluants. Alors que le pays est au bord de la catastrophe humanitaire, les belligérants n’ont toujours pas réussi à former un gouvernement d’union nationale, comme convenu à Addis Abeba (Ethiopie), il y a deux mois.