« Les autorités sud-soudanaises ont ordonné la fermeture d’une station radio, après que celle-ci a diffusé des informations concernant les rebelles », a indiqué lundi ladite radio.
Cette émission populaire appelée Bakhita, est l’une des nombreuses stations gérées par l’Eglise Catholique du Soudan du Sud. C’est aussi l’une des stations les plus écoutées à Juba. Depuis samedi, elle est fermée et son rédacteur en chef, Ocen David Nicholas, est actuellement détenu par les forces de sécurité pour avoir publié un article se rapportant à de nouveaux affrontements entre forces rebelles et armée gouvernementale. Plus précisément, il est reproché à cette radio d’avoir diffusé « des points de vue » de la rébellion menée par Riek Machar.
Albino Tokwaro, directeur de la radio, est intervenu auprès des forces de sécurité pour demander en vain la libération du rédacteur en chef.
Il y a quelques semaines, Amnesty International et Human Rights Watch ont dénoncé une campagne d’intimidation et de harcèlement des journalistes au Soudan du Sud. Selon ces organisations, les autorités cherchent à museler les médias, afin d’étouffer le débat sur le conflit que traverse le pays depuis 8 mois.
Il a éclaté le 15 décembre 2013 et oppose le chef rebelle Riek Machar au président Salva Kiir. Les deux hommes s’affrontent sur la base de vieilles rivalités ethniques ayant considérablement divisé l’armée nationale.
Selon les organisations humanitaires, le conflit qui a fait des milliers de morts et plus d’un million de déplacés, est en train de conduire le pays vers une catastrophe sans précédent. Malgré la signature de plusieurs accords de cessez-le-feu, les combats se poursuivent, et les protagonistes du conflit n’arrivent toujours pas à trouver un compromis. La semaine dernière, l’ONU a une nouvelle fois menacé de sanctionner les belligérants, s’ils n’arrivent pas à trouver une solution à la crise.