L’ONG de défense des Droits de l’Homme Amnesty International (AI) a publié jeudi un rapport accablant pour les autorités maliennes sur la façon dont sont traités dans le pays les mineurs accusés d’appartenir à des groupes armés.
Le rapport intitulé « Mali. Halte aux violations persistantes des droits humains par toutes les parties du conflit » présente les conclusions d’une recherche menée par l’ONG au Mali en juin dernier. L’ONG est allée à la rencontre de sept mineurs détenus dans le nord du Mali, inculpés d’atteinte à la sûreté de l’Etat. Ces détenus ont affirmé avoir été emprisonnés sans avoir pu contacter un avocat et sans que les autorités ne vérifient leur âge. Ils ont été placés dans des unités spéciales où il leur est interdit de sortir pour pratiquer une activité physique, contrairement aux conventions signées par les autorités maliennes, et n’ont pu recevoir la visite de leur famille.
Amnesty International a réclamé la remise des enfants qu’elle a rencontrés aux organismes de protection de l’enfance. Et même si elle a obtenu gain de cause pour quatre des sept enfants qu’elle a rencontrés, l’ONG estime qu’il y a encore beaucoup à faire dans le pays sur ce point. AI dénonce d’abord chez les autorités maliennes une absence de volonté politique avec la poursuite des arrestations et des mises en détention des enfants accusés d’appartenir à des groupes armés. ET une certaine hypocrisie du fait que les mineurs appréhendés auraient appartenu aux groupes armés opposés à Bamako alors que les milices pro-gouvernementales, qui parfois se sont rendues coupables d’abus, ont également largement eu recours à l’enrôlement de mineurs dans leurs rangs.