Le groupe islamiste Boko Haram a proclamé dimanche 24 août un « califat islamique » sur une partie du nord-est du Nigéria, avec pour capitale la ville de Gwoza dont il s’était emparé en début du mois d’août.
La stratégie des combattants de Boko Haram a beaucoup évolué, selon plusieurs analystes, qui estiment qu’elle est passée d’une guérira insurrectionnelle à une logique de conquête de territoires. Dans une vidéo de 52 minutes, le chef du groupe armé, Abubakar Shekau, a remercié Allah qui leur a permis de remporter le combat de Gwoza, laquelle, a-t-il poursuivi, fait désormais partie intégrante du « califat islamique ».
Considéré comme terroriste à l’échelle internationale par les Etats-Unis d’Amérique, Abubakar Shekau n’a toutefois pas dit clairement s’il se plaçait sous la bannière de l’Etat islamique (EI ou EIIL) établi à cheval entre l’Irak et la Syrie et dont le chef, Abou Bakr Al-Baghdadi, a été proclamé par son groupe calife de tous les musulmans du monde.
Boko Haram proclamera-t-il son propre califat ? Rien n’est moins sûr. Dans une précédente vidéo datant du 13 juillet, le leader de la secte islamique avait déjà apporté son soutien à Al-Baghdadi. Dans cette nouvelle séquence, tournée en plein air, avec des images de mauvaise qualité, Shekau s’exprimait tantôt en arabe, tantôt en haoussa, la principale langue du nord du Nigéria. Il a déclaré qu’il n’avait pas l’intention de quitter la ville de Gwoza. Il a également ajouté être dans le califat islamique et n’avoir rien à faire avec le Nigéria.
L’armée nigériane a immédiatement réagi à cette déclaration de Boko Haram. Le porte-parole de l’armée, Chris Olukolade, a déclaré que les propos de la secte islamique étaient vides de sens avant de réaffirmer la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Etat du Nigéria.