Les insurgés de la secte islamiste Boko Haram ont lancé lundi une nouvelle attaque contre les forces de sécurité dans le nord-est du Nigéria, contraignant plusieurs milliers de personnes à fuir vers le Cameroun.
L’information a été confirmée par des habitants ainsi qu’au sein des services de sécurité du Cameroun. Plusieurs groupes de combattants islamistes lourdement armés ont attaqué de manière coordonnée à l’aube une base militaire et un poste de police à Gamboru Ngala, une ville de l’Etat de Borno où Boko a lancé son insurrection en 2009. Les combats ont duré jusqu’à midi. La ville de Gamboru Ngala avait déjà été en mai dernier la cible d’un assaut particulièrement violent de Boko Haram dont les combattants avaient alors tué plus de 300 civils. Profitant de l’attention que les islamistes portaient au poste de police et à la base militaire, les habitants de la ville ont fui vers le Cameroun, malgré la fermeture officielle des 1 600 kilomètres de frontière entre les deux pays par les autorités camerounaises en raison de l’épidémie d’Ebola apparue au Nigéria. Yaoundé a aussitôt réagi en dépêchant des renforts à Fotokol, la ville située de son côté de la frontière.
Dans une vidéo publiée la veille de l’attaque, dimanche, le chef de Boko Haram Abubakar Shekau a évoqué l’institution d’un califat islamique dans la ville de Gwoza, toujours dans l’Etat de Borno, que ses hommes ont récemment prise. Aucun détail n’a été communiqué sur la forme que prendrait ce califat, s’il serait ou pas lié à celui établi par l’Etat Islamique en Irak et en Syrie. Boko Haram contrôle de vastes zones dans le nord-est du Nigéria où l’armée a totalement disparu, selon les témoignages d’habitants, de responsables de la sécurité et d’experts.