Alors que le nouveau gouvernement centrafricain vient d’être formé, les tensions au sein de l’ex-rebellion Séléka s’accentuent. Lundi, de violents combats entre deux factions de ce groupe rebelle ont fait plus de 20 morts dans le centre du pays. Ces affrontements sont survenus à Bambari, localité où l’ex-Séléka a établi, il y a quelques mois, son nouveau fief. Les deux camps opposés sont d’une part un groupe conduit par le général Joseph Zoundéko, chef d’état-major de l’ex-rebellion, et d’autre part un groupe de peuls armés dirigés par le général Ali Djarras. Selon un officier de la force africaine Misca, les combats ont été violents, avec l’utilisation d’armes lourdes telles que des lance-roquettes. La ville de Bambari où sont réfugiées des milliers de personnes, a « replongé dans la peur et l’inquiétude », a ajouté l’officier de la Misca.
L’ex- Séléka a pris le pouvoir en mars 2013 en renversant le président François Bozizé. Dissoute après avoir été chassée en janvier 2014 par l’intervention de la France et de l’Union Africaine, elle s’est réorganisée en mai dernier, mais reste minée par des divisions internes. D’après une source proche de l’ex-coalition, les tensions entre ses différentes factions seraient liées « à la perception de dividendes provenant des sociétés de téléphonie mobile par un camp au détriment des autres ». La Centrafrique traverse depuis plus d’un an, une crise marquée par des violences intercommunautaires et des déplacements massifs. Depuis le début de la crise, la Séléka à dominance musulmane, est opposée à la milice anti-balaka composée majoritairement de chrétiens. Un accord de paix a été signé fin juillet à Brazzaville (Congo) entre les deux parties, et malgré de nombreuses réticences de l’ex-Séléka, un gouvernement de transition a été formé la semaine dernière.