Le campus du Federal College of Education de Kano, la plus grande ville du nord du Nigéria, a été la cible mercredi, d’un double attentat-suicide, qui porte la marque de Boko Haram. Selon le bilan donné par le commissaire de police, il a fait treize morts en plus des deux kamikazes et une trentaine de blessés.
L’attaque n’a pas encore officiellement été revendiquée. Après recoupement, il semble que les deux kamikazes sont entrés dans le campus de cet établissement gouvernemental de la ville, réputé depuis les années 1960, à bord de deux taxis triporteurs. Ils se sont ensuite frayé un chemin en tirant pour écarter les gardes qui sont désormais postés devant les établissements scolaires nigérians dans les vastes régions du nord. L’un d’entre eux est parvenu à pénétrer dans une salle de cours ou un auditorium où il a actionné le dispositif de mise à feu. Le second se serait fait exploser à l’extérieur.
Ce n’est pas la première fois que la plus grande ville du nord du Nigéria est la cible d’attaques suicides. Cinq y ont été successivement perpétrés successivement en juillet, pendant le mois sacré du Ramadan, au risque de ramener les graves violences interreligieuses qui avaient secoué cette ville au début des années 2000.
Hormis les attentats, la secte Boko Haram poursuit son avancée militaire. Des combats seraient toujours en cours entre les insurgés et les militaires nigérians à Konduga, une localité située à 35 kilomètres de Maidugiri, la plus grande ville du nord-est du pays et accessoirement le siège de la 7ème division de l’armée chargée de mettre fin aux activités du groupe armé. Le territoire sous son contrôle s’étend désormais bien au-delà de la forêt de Sambisa, son fief traditionnel, jusque vers les environs de la frontière camerounaise et dans l’Etat d’Adamawa, plus au sud.