Le Nigéria, et plus particulièrement la presse du pays, nageait lundi en pleine confusion, partagé entre doute et espoir après l’annonce vendredi par le gouvernement nigérian d’un accord de cessez-le-feu avec Boko Haram. Cette annonce n’a pas empêché des attaques attribuées aux islamistes le weekend qui a suivi de faire près de 30 morts.
L’accord avait été confirmé samedi par le Tchad qui a joué le rôle de médiateur. Dans son communiqué, le ministère tchadien des Affaires étrangères précisait que cet accord comprenait la libération des 219 jeunes filles enlevées par Boko Haram à la mi-avril en échange de certains partisans de ce groupe détenus dans les prisons nigérianes, même si les modalités de cette libération restaient encore à déterminer.
L’énorme espoir suscité par cette annonce a été brutalement refroidi par plusieurs attaques perpétrées ce weekend, et attribuées à de présumés islamistes, dans l’extrême nord-est du pays. Une attaque sur une route de l’Etat de Borno aurait fait 8 morts et un raid sur un village provoqué la mort d’une trentaine de personnes. D’autres témoignages font également d’un assaut dans une localité de l’Etat de l’Adamawa également attribué à des islamistes qui auraient enlevé une quarantaine de femmes.
Les questions autour de cet accord se multiplient. Selon « Sahara Reporters » qui cite un journaliste nigérian proche de Boko Haram et en contact avec ses hauts responsables, l’homme présenté comme l’émissaire de Boko Haram et signataire de l’accord pour le compte du groupe terroriste, ne fait pas partie du commandement de Boko Haram et ne parle pas en son nom. D’autres médias du pays tels « The Punch » ou encore « Nigerian Tribune » évoquent des divisions au sein de la secte islamiste entre ceux qui veulent la paix, et auraient donc pris part aux négociations avec les représentants du Tchad, du Cameroun et du gouvernement fédéral d’Abuja, et ceux qui ne la veulent pas.