Des témoins ont rapporté hier dimanche une offensive des combattants du groupe islamiste nigérian Boko Haram dans l’extrême nord-est du Nigéria. Ils y ont pris le contrôle d’une base militaire ainsi que de plusieurs localités voisines.
Les attaques ont été confirmées par le sénateur du nord-Borno. Arrivés en grand nombre, les combattants de Boko Haram se sont emparés d’une importante base militaire près de la ville de Baga, située à 180 kilomètres au nord-est de Maiduguri, la capitale régionale de l’Etat de Borno, après plusieurs heures de combats. Cette base était contrôlée par la MNJTF (Force multinationale), composée de militaires du Nigéria, du Niger et du Tchad et créée dans le cadre d’une coordination régionale de la lutte contre Boko Haram. Surpassées, les forces de la MNJTF ont été forcées d’abandonner la base. Les villages de pêcheurs de Kuayen Kuros, Mile 3, Mile 4, Doron-Baga et Bundaram et la ville même de Baga ont également subi des raids des islamistes. Là également, les groupes locaux d’auto-défense ont été submergés et plusieurs centaines d’habitants ont été contraints à la fuite par bateaux et pirogues sur le lac, en direction du Tchad voisin.
Le bilan exact de ces violences n’est pas encore connu. Mais le raid a duré près de sept heures et les témoins affirment que plusieurs personnes ont été tuées et des commerces et des centaines d’habitations brûlés. Avec ces nouvelles conquêtes, la secte islamiste étend un peu plus son « califat », constitué des zones qu’elle contrôle. Après s’être emparé ces derniers mois de plus d’une vingtaine de localités dans l’Etat de Borno, ce territoire augmente de plus en plus et menace de s’étendre sur la ville de Maiduguri qui est un important carrefour régional et où s’est réfugiée une grande partie de la population de la région.