Les autorités tchadiennes constatent avec une certaine inquiétude l’afflux ces dernières semaines de réfugiés en provenance du Nigéria qui menace la stabilité du pays et de la région dans son ensemble.
Depuis la mi-décembre, plus de 3 000 réfugiés nigérians se sont rués vers le Tchad pour fuir les attaques du groupe islamiste Boko Haram dans le nord-est frontalier du Nigéria. En plus de réfugiés nigérians, plus de 500 tchadiens ont préféré rentrer au pays. Le Premier ministre tchadien Kalzeubé Pahimi Deubet s’exprimant mercredi sur cette situation devant des diplomates et des représentants des partenaires internationaux, affirme que les risques de cet afflux de réfugiés dans le pays sont à la fois d’ordre sécuritaire et humanitaire.
Des cas de maladies sont déjà apparus. Le gouvernement a beau affirmer avoir pris des dispositions pour envoyer des forces de défense et de sécurité de manière à assurer la sécurité des réfugiés et des retournés, mais des mesures plus conséquentes, comme une solidarité internationale, pourraient s’avérer indispensables pour éviter que la situation ne devienne incontrôlable.
Comme l’a déclaré Michel Waibo, représentant de la BAD (Banque Africaine pour le Développement), « il est important pour la stabilité de l’Afrique en général et pour celle de l’Afrique centrale en particulier que le verrou tchadien ne saute pas ». E
Boko Haram, avec l’instabilité grandissante qu’apportent ses actions, représente la plus grande source d’inquiétude pour les autorités tchadiennes. La secte islamiste poursuit son extension au Nigéria où elle s’est emparée facilement le weekend dernier d’une importante base militaire dans le nord-est. Elle est également de plus en plus active aux frontières du Niger et du Cameroun. Dans une vidéo diffusée sur Internet lundi dernier, un homme présenté comme le dirigeant de la secte islamiste Abubakar Shekau menace le Cameroun d’attaques et d’attentats si ce pays n’abandonne pas sa Constitution pour adopter la charia, la loi islamique.