Au lendemain de l’annonce par l’Union africaine de son soutien à la mise en place d’une force multinationale de 7 500 hommes pour lutter contre Boko Haram, les questions logistiques se posaient avec plus d’insistance. La première d’entre elles se rapporte à son financement, que l’Union africaine espère obtenir des Nations unies.
L’UA a profité de son CPS (Conseil de Paix et de Sécurité) dimanche à Addis-Abeba pour faire son annonce. Elle a également prévu de saisir officiellement, dès le mois prochain, le Conseil de sécurité des Nations unies pour lui demander d’apporter une aide logistique et financière à cette force appelée à combattre Boko Haram. Ce soutien arrive tel un plébiscite de l’initiative de la commission du bassin du lac Tchad de créer une force multinationale mixte comprenant le Nigéria, le Tchad, le Cameroun, le Niger et le Bénin. Après des mois de défiance et d’incompréhension, ces pays sont parvenus à se mettre d’accord sur la nécessité d’apporter une réponse commune et forte à cette menace régionale que représente Boko Haram. Cependant, la tendance pour les Nations unies, qui financent déjà plusieurs opérations à travers le continent, est plutôt à la réduction de l’effectif et du nombre de ses opérations de maintien de la paix. L’UA devrait avoir toutes les peines du monde à les convaincre de fournir des fonds pour une opération supplémentaire.
Les règles d’engagement doivent encore être définies, mais l’Union africaine les veut le plus strictes possible pour épargner les victimes civiles et ne pas commettre les mêmes bavures meurtrières que l’armée nigériane. C’est pour répondre à cette problématique qu’une réunion des experts africains se tiendra du 5 au 7 février prochains à Yaoundé, qui doit être un préalable indispensable à la saisie formelle du Conseil de sécurité.