Alarmés par le danger de l’organisation terroriste Boko Haram, les pays frontaliers du Nord du Nigeria tentent de faire front commun, avec l’entrée en scène d’hélicoptères de l’armée tchadienne qui ont pilonné samedi et dimanche la ville de Gamburu, située à la frontière entre le Nigeria et le Cameroun et prise il y a quelques jours par les extrémistes islamistes.
Dans leur lutte contre Boko Haram, le Tchad, le Nigeria, le Cameroun et le Niger avaient annoncé vendredi dernier lors de la réunion de l’Union Africaine (UA) à Addis-Abeba, le déploiement de quelque 7 500 militaires dans la région où sévit la nébuleuse terroriste. Le déploiement de cette Force Multinationale Mixte (FMM) pour une durée de 12 mois, potentiellement renouvelable, vise à terme l’éradication des membres de l’organisation terroriste.
Selon certaines sources locales, deux hélicoptères de type MI-24 ont bombardé pendant plusieurs heures les positions des islamistes qui tiennent cette ville frontalière. Un détachement de militaires était également présent aux alentours de Gamburu, confirmant ainsi la possibilité d’une attaque dans les jours qui viennent.
Cette opération anti-terroriste aérienne vise à neutraliser les djihadistes cachés dans la ville de Gamburu afin d’ouvrir la voie pour une opération militaire terrestre dans les jours à venir, d’après un officier de l’armée tchadienne.
L’offensive militaire tchadienne n’est cependant pas la première. Le 15 janvier dernier, à la demande du Cameroun, le Tchad avait déjà envoyé un contingent d’environ 2 500 hommes pour assurer la protection de la frontière camerounaise.
Boko Haram a, de son côté, lancé dimanche une nouvelle offensive contre Maiduguri, ville du nord-est du Nigéria peuplée d’environ un million d’habitants, et dont l’organisation avait fait son camp de base durant plusieurs semaines. L’armée nigériane a aussitôt affirmé que cette attaque terroriste de grande envergure a été repoussée avec l’aide des milices locales.