Malgré les violences commises par les djihadistes affiliés à l’Etat islamique en Libye, les voix qui s’élèvent contre une intervention militaire internationale dans ce pays se font de plus en plus en nombreuses. Et cet avis est de plus en plus entendu tant les conséquences d’une telle intervention pourraient être catastrophiques pour le pays.
Plusieurs arguments sont avancés par les détracteurs d’une intervention internationale en Libye. Premièrement, l’Etat islamique n’est présent dans le pays que sur la ville côtière de Derna. Ses combattants sont les membres de la coalition de groupes djihadistes regroupés dans le MCCI (Conseil consultatif de la jeunesse islamique) qui ont prêté allégeance à l’Etat islamique en octobre dernier.
Tous les Libyens de cette ville ne sont pas tous des djihadistes et une intervention militaire internationale ne devrait pas manquer d’attirer dans le pays tous les futurs djihadistes des pays voisins et du nord de la Méditerranée, faisant de la Libye une nouvelle Syrie mais située cette fois-ci à une heure de vol de Malte, de la Grèce, de l’Italie. En plus de l’afflux migratoire, les conséquences pourraient s’avérer catastrophiques pour les pays européens mais également pour les pays voisins de la Libye comme la Tunisie qui serait incapable de contrôler les apprentis-djihadistes qui passeraient par son territoire.
Les seules frappes aériennes qui n’ont pas toujours été des plus efficaces par le passé, ne suffiraient pas à régler le problème libyen qui est avant tout politique. C’est le chaos politique qui a ouvert la voie au chaos sécuritaire qui a favorisé l’implantation des djihadistes dans le pays, à Derna pour les fidèles à l’Etat islamique mais également dans le sud du pays pour les djihadistes d’AQMI et du MUJAO chassés du nord du Mali par l’intervention de la France et de ses alliés africains.