Le gouvernement malien a signé dimanche un accord de paix préliminaire, fruit des négociations en cours depuis plusieurs semaines à Alger. Mais une partie des rebelles armés du nord du Mali, plus particulièrement les rebelles touaregs de l’Azawad, ont refusé de parapher l’accord, réclamant plus de temps pour procéder à des consultations.
Le MNLA (Mouvement national de Libération de l’Azawad) et le MAA (Mouvement arabe de l’Azawad) estiment en effet que le texte qui leur a été proposé ne répond pas pleinement à leurs demandes, la première étant l’instauration d’une structure fédérale. Ce à quoi les Nations unies qui sont à l’origine de la médiation avec Alger répondent que l’accord ne vise pas à résoudre immédiatement tous les problèmes d’une crise profonde, multiforme et cyclique, mais qu’il doit être vu comme une étape décisive vers la paix et la réconciliation.
Les négociations d’Alger et l’accord intérimaire auquel elles ont donné naissance sont différemment perçus. La France par exemple, qui joue un rôle de premier plan dans la crise qui secoue le Mali depuis son intervention militaire en janvier 2013, a salué par l’intermédiaire de son ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius, « une excellente nouvelle » et appelé tous les groupes du nord du Mali à parapher l’accord sans délai. Mais le jour même de l’annonce de cet accord, plusieurs centaines de manifestants ont défilé à Kidal, la plus grande ville du nord du pays pour « dénoncer une mascarade ».
Deux ans après l’intervention française, le nord du Mali est toujours en proie à l’instabilité. Et comme un douloureux rappel de la situation, le MNLA a annoncé dimanche, qu’une mine a explosé au passage d’un de ses véhicules à Dikinedik, une localité proche de Kidal, faisant trois morts.