Mardi, le Congrès Général National (CGN), parlement libyen non reconnu par la communauté internationale, a décidé, à l’issue d’un vote, de démettre de ses fonctions le chef du gouvernement rebelle, Omar al-Hassi, tandis que les membres de son équipe ont été maintenus à leurs postes. Le lendemain, le Premier ministre rebelle a rejeté son limogeage.
De l’avis d’Omar al-Hassi, un « Premier ministre ne peut pas être démis de ses fonctions de la sorte », a-t-il déclaré mercredi en rejetant la décision prise par le CGN. Toutefois, il n’a pas introduit de recours. La gestion des affaires politiques et sécuritaires du chef du gouvernement rebelle faisait l’objet de moult contestations, notamment parmi les membres du CGN. Certains parlementaires regrettaient que le chef de l’Exécutif n’ait pas remercié des ministres soupçonnés de corruption. Certains observateurs déploraient le manque d’ouverture du Premier ministre rebelle lors des discussions onusiennes en vue de former éventuellement un gouvernement d’union nationale. A présent, il devrait être remplacé par son adjoint.
Omar el-Hassi avait été nommé au poste de Premier ministre par les milices Fajr Libya après que celles-ci a pris le contrôle de Tripoli, en août dernier. De ce fait, le Parlement et le gouvernement libyens reconnus par la communauté internationale siègent à Tobrouk (est). Suite à cette démission, certains experts recommandent aux autorités libyennes reconnues de faire montre de consensus lors des négociations onusiennes. De l’avis d’Hasni Abidi, chercheur au Centre d’études et de recherche sur le monde arabe et méditerranéen (CERMAM) et spécialiste de la Libye, « cette démission constitue un pas vers la formation d’un gouvernement d’union nationale ».