Dimanche dernier, le ministère algérien de la Défense a annoncé avoir procédé, la veille, à l’arrestation de 500 migrants clandestins dans les régions de Tamanrasset et d’In Guezzam, non loin de l’espace frontalier avec le Niger. Cette opération entre dans le cadre du rapatriement des migrants nigériens que l’Algérie et le Niger mettent en œuvre depuis décembre dernier.
Plus précisément, les forces algériennes affirment avoir arrêté 496 migrants. Provenant de différents pays d’Afrique, ces derniers se seraient introduits clandestinement en Algérie. Plusieurs témoins ont rapporté que les éléments des forces de l’ordre algériennes ont encerclé de nombreux de quartiers de Tamanrasset, ce qui a donné lieu à une panique. Après avoir arrêté certaines personnes, celles-ci ont immédiatement subi un contrôle à l’issue duquel les ressortissants des nationalités autre que nigérienne ont été relâchés. Il y a une semaine, une opération similaire a été menée à Oran au nord de l’Algérie.
En l’espace de trois mois, près de 2 500 migrants ont été reconduits jusqu’à Agadez (Niger) avec l’approbation des autorités nigériennes. D’après celles-ci, il s’agit de rapatriements volontaires. Ce qui est démenti par plusieurs témoignages, selon lesquels beaucoup de migrants finissent par être rapatriés après avoir été mis aux arrêts par les forces de l’ordre. Cette opération vise à acheminer 3 000 Nigériens jusqu’à Agadez. Mais, force est de constater que certaines personnes rapatriées ont, dès leur arrivée au Niger, directement fait demi-tour vers l’Algérie.
Ce projet de rapatriement n’est pas de nature à rassurer les ONG locales. Ainsi, la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’Homme avait vigoureusement réagi suite à l’annonce, en fin 2014, de l’expulsion de 3 000 migrants nigériens, dont de nombreux mineurs. Pour cette organisation, il s’agissait simplement d’« atteintes aux droits de l’Homme les plus fondamentaux et d’externalisation de la politique de migration de l’Union européenne dans les pays tiers comme l’Algérie ».