Moussa Moutari, porte-parole du syndicat Synamin, a rapporté une grève entamée mardi par les employés de la mine de la Somaïr (Société des mines de l’Aïr), filiale du groupe nucléaire Areva au Niger. Ce débrayage de trois jours pour protester contre le non versement de primes ,s’est achevé jeudi .
Selon ce responsable syndical, la grève a été observée par 90% du millier de salariés de la mine située près de la ville d’Arlit, paralysant pratiquement la production. Les syndicats démentent les pertes enregistrées qu’évoque Areva pour ne pas verser les primes liées aux objectifs financiers atteints en 2014.
Areva a annoncé en mars une perte record de 4.8 milliards d’euros au titre de l’année 2014. Sa situation financière difficile a été même utilisée par le groupe nucléaire français pour justifier le lancement d’un vaste plan de licenciements qui touche près de 170 salariés d’Imouraren SA, la troisième filiale minière d’Areva au Niger avec la Somaïr et Cominak (Compagnie minière d’Akouta). La Somaïr a été créée en 1968 est détenue à hauteur de 63.6% par Areva et de 36.4% par la Sopamin (Société du patrimoine des mines du Niger), l’agence publique nigérienne qui gère les participations minières de l’Etat.
Areva avait accepté l’an dernier, après deux ans d’âpres négociations sur le renouvellement de son contrat de production d’uranium au Niger, de revenir sur certaines exemptions fiscales et d’augmenter les royalties qu’il reverse au gouvernement. Cette décision pourrait ne pas être étrangère aux pertes annoncées par le groupe, le Niger ayant représenté en 2013 environ un cinquième de l’uranium traité par les centrales nucléaires françaises. Mais ce chiffre devrait sensiblement baisser avec la tendance des principaux fournisseurs d’uranium aux centrales nucléaires françaises que sont Areva et EDF (Electricité de France) de diversifier leurs sources d’approvisionnement.