Le Gatia (Groupe Autodéfense Touareg Imghad et Alliés), un groupe armé favorable à Bamako, a pris lundi dernier le contrôle de la localité de Ménaka dans le nord du Mali, qui était jusqu’alors partiellement contrôlée par la rébellion. Le secrétaire général du groupe affirme que l’offensive qui a rendu cela possible s’est faite de « manière spontanée » et qu’elle ne remettait pas en cause le fragile processus de paix malien.
Une source de sécurité au sein de la Minusma, la mission des Nations unies au Mali, a affirmé qu’il n’y avait pas eu de combat. Le Gatia a pris le contrôle des positions des rebelles touareg du MNLA (Mouvement National de Libération de l’Azawad) qui ont fui. Les Casques bleus de l’ONU ainsi que l’armée malienne occupent toujours leurs camps respectifs. Le Gatia assure avoir réagi à une « provocation » des forces du MNLA à 40 kilomètres au sud-ouest de Ménaka, dans la localité d’Inazolt. Le Gatia n’a pas l’intention de poursuivre son offensive, démentant ainsi les rumeurs qui lui prêtent des visées sur Kidal.
Selon la rébellion et une source de la Minusma, cette opération du Gatia est intervenue peu de temps après l’accord donné par la CMA (Coordination des Mouvements de l’Azawad), une rébellion à dominante touarègue, à un paraphe de l’accord pour la paix au Mali déjà entériné par le gouvernement et les groupes qui le soutiennent le 1er mars dernier à Alger. Pour la rébellion, l’attaque du Gatia est une rupture manifeste du cessez-le-feu par le gouvernement. Voulue ou pas, cette offensive met en péril les pourparlers de paix toujours en cours malgré les affirmations pacifistes du Gatia.