Le Nord-Mali, l’une des zones majeures de transit de la coke vers l’Europe, reste en proie à la crise en raison du développement de cette activité commerciale.
Le commerce de la coke finance et soudoie toutes les parties engagées dans la rébellion selon les informations locales.
Malgré la surveillance des drones et des militaires français, de petites unités djihadistes font toujours planer leur menace.
De plus, le gouvernement de Bamako et la rébellion touareg, qui resurgit périodiquement depuis 1962, ont du mal à trouver une véritable paix, même si de nouveaux pourparlers devraient s’ouvrir à Alger.
« Le narcotrafic est aujourd’hui l’un des principaux facteurs de déstabilisation de l’ensemble de la région », révèle le professeur Yvan Guichaoua, spécialiste du Sahel, professeur à l’université d’East Anglia (Royaume-Uni). Cocaïne sud-américaine, haschisch marocain, amphétamines : les routes caravanières ancestrales traversant le Sahara du Sud au Nord et d’Ouest en Est, constituent de véritables boulevards pour les trafiquants.
De source officielle, les cartels de la coke colombiens et vénézuéliens décident, à partir de 2005, de contourner les routes maritimes et aériennes directes, trop surveillées. La poudre, débarquée dans les pays côtiers d’Afrique de l’Ouest, remonte ensuite à travers les immensités désertiques jusqu’aux rives de la Méditerranée, via le Maroc, l’Algérie et la Libye.
Selon les dernières estimations de l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime, datant de mars 2015, au moins 18 tonnes de cocaïne transiteraient chaque année par la région.
Dans le nord du Mali, le narcotrafic est traditionnellement tenu par de grands commerçants arabes issus de la communauté « Lamhar » que l’on surnomme les « grands hommes ».
Quoiqu’il en soit, le développement de cette activité entrave fortement le processus de paix mis en œuvre dans le Nord du Mali et, partant, paralyse la stabilité du pays.