Les chefs d’Etat du Nigéria, du Niger du Tchad, du Cameroun et du Bénin rejoignent ce jeudi à Abuja leurs chefs d’Etat-major pour un sommet consacré au renforcement de la coopération sécuritaire dans la lutte contre Boko Haram et à la finalisation du plan de lutte contre l’insurrection djihadiste.
Présents dans la capitale nigériane depuis mardi, les chefs d’Etat-major de ces cinq pays engagés dans la lutte contre Boko Haram se sont réunis hier mercredi jusque tard dans la soirée pour s’entendre sur un plan de travail préparatoire à proposer aux présidents aujourd’hui. L’enjeu principal de ce sommet sera la mise en place de la fameuse force armée régionale qui devait être opérationnelle depuis novembre 2014 mais dont les contours sont encore flous. Les soldats camerounais, nigériens et tchadiens sont déjà engagés dans des combats contre la secte islamiste mais il reste encore à ces pays à définir un cadre plus formel pour le déploiement des forces des cinq pays, avec le Nigéria et le Bénin, sous l’égide de l’Union africaine. Sanusi Imran Abdullahi, chef de la Commission du Bassin du lac Tchad, une organisation qui regroupe le Nigéria et ses voisins, a déclaré que le quartier général de cette force militaire multinationale sera basé dans la capitale tchadienne N’Djamena. Commandée par un haut-gradé nigérian, elle devrait compter 8 700 militaires, policiers et civils. Durant les 12 premiers mois qui suivront son lancement, elle devrait coûter quelque 30 millions de dollars.
Depuis son investiture il y a moins de deux semaines, le nouveau président nigérian Muhammadu Buhari s’est presqu’entièrement consacré à trouver des solutions concrètes dans la lutte contre Boko Haram. Dans ses efforts, il a davantage mis l’accent sur la coopération régionale, tranchant de ce fait avec les politiques de ses prédécesseurs qui estimaient que toutes les menaces qui touchaient à la sécurité du Nigéria devaient être réglées en interne.