Le chaos qui prévaut dans le nord du Mali complique considérablement la tâche aux militaires français de l’opération Barkhane mise sur pied pour combattre les terroristes. Les français peinent à distinguer les djihadistes des rebelles, des trafiquants ou encore des brigands du désert.
Faciliter la tâche aux forces déployées dans la région pour lutter contre les terroristes en isolant définitivement les djihadistes était le but principal poursuivi par la communauté internationale à travers l’accord de paix signé le 15 mai à Bamako par l’Etat malien et ses alliés et qui doit l’être le 20 juin prochain par la rébellion à dominante touareg. L’objectif est donc de faire la distinction entre les GAT (Groupes Armés Terroristes) et les GAS (Groupes Armés Signataires) de l’accord qui devraient en principe ne plus poser problème. Seulement, les djihadistes conduisent les mêmes pick-up, portent les mêmes tenues et brandissent les mêmes armes que les rebelles, les trafiquants et autres brigands. Parallèlement à la menace djihadiste, le nord est le théâtre d’une lutte féroce pour le contrôle des routes stratégiques pour le commerce et les trafics. Les djihadistes ayant compris que Barkhane n’avait pas pour vocation de combattre le banditisme, ils ont modifié leur mode opératoire. Ils évitent les affrontements directs avec les militaires français, ils vont par deux, trois, en moto ou même à pied. Les zones tenues par des éléments hostiles, dans les reliefs montagneux ou à l’écart des grands axes, sont connues et répertoriées mais n’arrêtent pas de bouger.
La tâche des militaires français est également compliquée par les affrontements entre forces pro-gouvernementales et CMA (Coordination des Mouvements de l’Azawad), la rébellion à dominante touarègue. La situation de guerre latente dans la région, en dépit du cessez-le-feu, resserre les liens entre les groupes politico-militaires et les groupes terroristes dans leurs efforts pour résister à l’armée malienne et ses alliés.