Un double attentat suicide a pour la première fois frappé la capitale tchadienne N’Djamena hier lundi. Les cibles ont été le commissariat central de N’Djamena et l’école de police. Le bilan avancé par le gouvernement est de 23 morts et 101 blessés.
L’attentat a été vivement condamné, notamment par les Nations unies et la France. Le gouvernement tchadien a tenu une réunion de crise en l’absence du président Idriss Déby Itno, qui devait rentrer d’Afrique du Sud où il a participé au sommet de l’Union africaine. Immédiatement après les attaques, les rues de la capitale tchadienne ont été envahies par de nombreuses forces. Le gouvernement a annoncé que quatre « terroristes » ont été tués et que « la situation était sous contrôle ». Selon les services de sécurité, cette attaque, qui n’était toujours pas revendiquée ce mardi matin, porte la marque de Boko Haram. Cette éventualité est d’autant plus probable que le Tchad est un des acteurs de premier plan dans la lutte contre le terrorisme dans la région. Après le Mali, l’armée tchadienne participe en première ligne depuis le mois de février à une opération militaire régionale visant à chasser Boko Haram de pans entiers de territoire qu’il avait capturé dans le nord-est du Nigéria. N’Djamena abrite également l’état-major de l’opération Barkhane de l’armée française qui lutte contre les groupes djihadistes en Afrique sahélienne.
Depuis plusieurs mois, les autorités tchadiennes avaient considérablement renforcé les mesures de sécurité dans la capitale. Elles craignaient en effet des attentats de ce genre sur leur sol. Le chef des islamistes nigérian Abubakar Shekau a menacé à plusieurs reprises de s’en prendre aux intérêts tchadiens et les rives du lac Tchad ont déjà subi des raids des combattants de Boko Haram.