La crise sans précédent de l’immigration clandestine que traverse actuellement l’Europe réveille la question des aides au développement accordées à l’Afrique étant donné que la plupart de ces migrants viennent en Europe pour des raisons économiques. Certains experts demandent une attention plus particulière pour le Sahel, région pauvre de l’Afrique, souvent délaissée au profit de pays disposant de ressources plus rentables.
Avec un coût d’environ 2 000 euros par personne auprès des passeurs, les migrants clandestins viennent en Europe pour la plupart pour des raisons économiques, comme l’a admis la semaine passée à la télévision française le Premier ministre Manuel Valls. Cette déclaration peut être interprétée comme un aveu d’échec, tant au niveau des zones d’intervention retenues pour ces aides que de la manière dont ces mesures d’aide sont accordées et suivies par les pays européens. Ces derniers, en particulier la France qui est la plus importante ancienne puissance coloniale sur le continent, concentrent leur aide sur des pays qui ont des ressources comme le Cameroun ou la Côte d’Ivoire au détriment des zones du Sahel. De plus, quand cette aide est débloquée, elle est souvent détournée avant de pouvoir bénéficier aux populations.
Pourtant, entre le réchauffement climatique, l’urbanisation ou encore la montée de l’intégrisme religieux, la zone sahélienne est celle qui concentre le plus de défis. Les Etats de la région peinent à contrôler leurs territoires qui sont livrés à toute sorte de trafic sur lesquels viennent se greffer les groupes djihadistes. Et la croissance démographique, avec une population de plus en plus jeune ne fait que présager une intensification de l’immigration clandestine vers l’Europe. Des projets ciblés vers les populations pour contribuer au développement du secteur privé pour créer une dynamique de l’économique et un meilleur suivi de l’aide accordé se profilent ainsi comme les meilleurs moyens à long terme pour stopper l’immigration clandestine.