Des sources concordantes ont rapporté la mort hier dimanche dans la matinée de cinq personnes dans un attentat-suicide qui a visé une église pentecôtiste en construction à Potiskum, la capitale économique de l’Etat de Yobe, dans le nord-est du Nigéria. Les soupçons se sont immédiatement orientés vers Boko Haram.
Selon ces sources, le kamikaze, serait entré à 9h55 heure locale (8h55 GMT) dans l’Eglise chrétienne des rachetés de Dieu, dans le quartier de Jigawa, dans la banlieue de Potiskum avant de déclencher ses explosifs. Des témoins affirment avoir vu le kamikaze arriver à l’église à bord d’un rickshaw, vêtu comme les autres fidèles, et marcher dans l’église sans éveiller aucun soupçon. Les sources, qui ont également procédé à l’évacuation des dépouilles après l’explosion, ont déclaré que les cinq victimes étaient le pasteur, une femme et ses deux enfants et un autre fidèle. Le corps du kamikaze a également été retrouvé. L’attentat n’a pas été revendiqué dans l’immédiat, mais pour beaucoup, la marque de Boko Haram est indiscutable. Potiskum a régulièrement été la cible d’attaques, dont plusieurs attentats-suicides, depuis le lancement de l’insurrection islamiste de Boko Haram, qui est désormais affilié au groupe de l’Etat islamique, il y a six ans maintenant.
Cette semaine est la pire que connaît le nouveau président nigérian Muhammadu Buhari sur le plan sécuritaire depuis sa prise de fonctions le 29 mai dernier. Depuis mercredi soir, en plein mois de Ramadan, une vague d’attentats a touché plusieurs villages de l’Etat de Borno, épicentre de l’insurrection de Boko Haram. Ils ont provoqué la mort de plusieurs centaines de personnes et fait encore plus de blessés.