Lors d’une conférence de presse la semaine dernière depuis son état-major à N’Djamena au Tchad, le général Jean-Pierre Palasset, commandant de l’opération Barkhane, a plaidé sans ambiguïté pour une extension du champ d’action de la lutte contre le terrorisme pour de meilleurs résultats.
Depuis le déclenchement de la guerre du Mali en janvier 2013, l’opération Serval et le dispositif Barkhane qui lui a succédé ont eu des résultats probants dans la zone d’intervention qui couvre le Mali, le Niger, le Tchad, la Mauritanie et le Burkina Faso. Les principaux groupes armés comme AQMI, le Mujao ou encore Mourabitounes ont perdu la plupart de leurs chefs, tués par l’armée française. Leur capacité d’action a été réduite et ils ne sont plus capables de mener des actions coordonnées et de grande ampleur. Ils ne sont pas attractifs pour les djihadistes occidentaux et semblent davantage se tourner vers les trafics que vers le terrorisme idéologique.
Mais tous ces signes qui laissent entrevoir une victoire contre le terrorisme dans la région sont ternis par les menaces en provenance du sud de la Libye et du Nigéria. Faute d’un accord des autorités libyennes ou d’un mandat des Nations unies, le droit international interdit aux forces françaises d’intervenir dans le sud de la Libye où pourtant les groupes terroristes défaits dans la bande sahélo-saharienne se réfugient. De plus, l’Etat islamique est progressivement en train d’étendre son emprise dans le pays.
La situation au Nigéria reste également préoccupante. Malgré l’affaiblissement du groupe Boko Haram suite à la mobilisation contre lui des Etats de la région du lac Tchad, à savoir le Tchad, le Niger et le Cameroun, les islamistes demeurent une menace. Ils sont suspectés de posséder des cellules dormantes à N’Djamena même, une hypothèse que semble confirmer l’attentat commis dans la ville le mois dernier.